Chronologie d’intervention orthodontique
Philosophie et déontologie du cabinet pour les premières consultations
Votre première consultation sera placée en début de journée afin de prendre le temps de faire connaissance et de vous expliquer en profondeur le diagnostic ainsi que le plan de traitement à entreprendre. A la suite de cet entretien et avec votre accord, des radios et des empreintes de références obligatoires (notions médico-légales) seront effectuées.
Le délai d’attente pour un premier rendez-vous est d’environ un mois. Il s’agit d’une politique de courtoisie voulue par notre cabinet car des délais disproportionnés (allant parfois jusqu’à un an d’attente) sont considérés comme moralement et philosophiquement incompréhensibles pour nos patients et/ou leurs parents.
Ce délai permet également d’éviter les pertes de chances thérapeutiques. En effet, orthodontiquement, la perte de chance de croissance (voir chapitre ci-dessous « entre 7 et 9 ans ») s’accentue à reportant à trop longue échéance les premières consultations.
Avant 7 ans
Il est possible d’intervenir sur les enfants très jeunes, il s’agit de « l’interception ». Cette phase peut être comparée à une maison en construction (l’occlusion) sur un terrain stable et sain (les bases crâniennes osseuses). Nous nous intéressons alors à la fonction et à une croissance dirigée dans le bon sens.
Certaines écoles orthodontiques interviennent très tôt sur les enfants (4,5,6 ans), leur philosophie prône « la fonction créé l’organe ». Cependant, nous n’intervenons que très rarement à ces âges précoces. En effet, il n’est pas toujours judicieux au niveau maturité d’intervenir si tôt. Ceci est chronophage sur la longueur et peut installer une lassitude de consulter son orthodontiste durant des années. Une démotivation s’installe souvent chez le jeune patient mais aussi chez les parents.
Entre 7 et 9 ans
La philosophie de notre cabinet s’attache beaucoup à cette période de l’enfant qui est axée sur le sens transversal et frontal de l’enfant. Le sens sagittal sera pris en charge vers 11 ans.
Un sens transversal correct doit très vite être mis en place. La pose d’un disjoncteur maxillaire est la technique la plus utilisée au sein de notre cabinet. Il favorise la séparation des deux pièces osseuses du maxillaire en 35 jours. Hormis le fait de faire de la place pour les maxillaires, il contribue également à une augmentation du volume des fosses nasales et de ce fait à une meilleure ventilation nasale chez l’enfant.
L’homme tout comme l’enfant doit respirer par le nez pour des raisons importantes. La respiration par le nez aère l’oropharynx (diminution des végétations et amygdales qui obstruent la ventilation), refroidit la boite crânienne (qui contient le cerveau qui doit baisser en température pour avoir un bon développement) et diminue les troubles ORL (sinusites, otites, pathologie liée à l’asthme).
Ce traitement précoce facilite nos traitements orthodontiques à 11 ans car la place a été créé en amont. Ceci permet des traitements beaucoup plus court et moins extractionnels. Les canines incluses sont le plus souvent évitées.
A partir de 11 ans
L’âge de 11 ans est crucial pour faire ou refaire un diagnostic du sens sagittal de l’adolescent. En effet, notre population européenne présente une grande majorité de mandibule positionnée en arrière qui donne un profil en tête d’oiseau esthétiquement gênant (double menton et visage triste), langue positionnée en arrière (manque de ventilation oropharynx) et maintien de la colonne vertébrale déficient car pour respirer, le patient doit très jeune provoquer une flexion du tronc en avant, avec les conséquences d’une posture scoliotique et rotation des épaules vers l’avant et avancée du ventre. Il ne faut pas sous-estimer l’importance du positionnement des dents sur d’autres problèmes rencontrés par notre corps, notamment les problèmes de dos.
La mandibule peut être avancée vers l’avant dès l’âge de 11, 12 ans, grâce à une mise en place de mécaniques élastiques (ou autre), ce qui correspond à la croissance des vertèbres cervicales. Cette croissance est aussi soumise au sexe du patient, hommes et femmes ne sont pas égaux en croissance (hormones).
Les jeunes filles ayant une croissance plus précoce, le potentiel d’évolution dans la bonne direction de l’avancée mandibulaire est de 18 mois (pic pubertaire). Dit autrement, il est très rare de pouvoir traiter une jeune fille dans le sens sagittal si celle-ci a une croissance trop avancée. L’unique solution sera alors une chirurgie d’avancée mandibulaire ou des extractions.
Si les enfants ont encore des dents de lait présentent sur les arcades à 11 ans, il est tout à fait possible de pratiquer l’orthopédie. N’hésitez donc pas à consulter votre orthodontiste. Attendre que toutes les dents de laits tombent est une erreur !
La croissance osseuse n’est pas toujours en corrélation avec la chronologie d’éruption dentaire. Il existe des adolescents très en retard sur l’apparition des dents définitives et qui ne sont pour autant pas en retard sur leur croissance osseuse.
Chez l’adulte
Sur la forme, le traitement orthodontique chez l’adulte est aussi efficace que chez l’adolescent. Sur le fond, il est pensé différemment dans la mesure où « les jeux sont faits », c’est-à-dire que les bénéfices de croissance que l’on a chez les enfants-adolescents n’existent plus. Il est impossible d’effectuer une orthopédie chez l’adulte et la seule solution sera alors la chirurgie orthognathique précédée d’un traitement orthodontique.
Le traitement de l’adulte peut être divisé en deux catégories. Soit un traitement sans chirurgie (si les bases osseuses sont correctement positionnées), le traitement purement orthodontique sera possible (avec ou sans extraction). Soit un traitement avec chirurgie (si les bases osseuses sont mal positionnées), un traitement orthodontique précèdera alors la phase chirurgicale pour arriver à la clef d’or de l’équilibre facial.
Certains adultes, pour des raisons multiples, n’acceptent pas la chirurgie et souhaitent un alignement purement dentaire. Dans ces conditions, il est possible de faire un compromis thérapeutique. Les conséquences d’instabilités qui peuvent amener à la récidive du traitement orthodontique leurs seront clairement expliquées au sein de notre cabinet. Il est cependant à noter qu’il existe des visages non équilibrés pour lesquels les traitements fonctionnent très bien et qui ne récidivent pas si une contention optimale est placée au maxillaire (supérieur) et à la mandibule (inférieur).
Et après ? La contention
Il s’agit de la phase la plus difficile et périlleuse pour les patients et l’orthodontiste. Notre tête n’est pas la même à 14 et à 60 ans. Notre visage et notre corps se modifient avec le temps ainsi que la position de nos dents et l’occlusion ! Afin d’éviter les déboires des récidives, il est nécessaire de coller un fil (ou attelle fibrée) au niveau des incisives inférieures. Celui-ci restera à vie si possible. Il est à noter qu’à partir de 40 ans, les incisives bougent moins.
Une plaque ou une gouttière fera l’affaire au maxillaire pendant 12 mois. Il est possible de coller un fil maxillaire pour autant qu’il y ait la place nécessaire.